• * Octobre : LE CAP FEMINA DE NANOU

     

     C'est mon homme qui m'a un peu poussé (oh si peu....) à participer à ce raid après avoir suivi les aventures en octobre 2015 de Myriam. Il m'a dit : tu en es capable" !

     On a le 4x4, je connais bien la région où se déroule le raid, Meknes, Azrou, Erg Cherbi, Ouzina, Zagora.....alors ... et bien... on se lance !!!!

    Découvrir ce qu'est le CAP FEMINA : CAP FEMINA AVENTURE

    Le choix de ma coéquipière s'est tout de suite imposé à moi : ce sera Corinne ou personne. Corinne est pilote sur terre dans notre club, elle est volontaire, ambitieuse et on s'entend bien. Elle non plus n'a pas réfléchi longtemps à la proposition.

    Nous voilà donc lancées dans cette formidable aventure où le plus difficile va être de réunir le budget pour partir. Nous avons déjà trouvé des partenaires, mais il nous en faut encore beaucoup, nous allons organiser une tombola, un vide grenier, vendre des petits objets à notre logo, et faire appel à toutes les bonnes volontés qui désirent nous aider.

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    * Octobre : LE CAP FEMINA DE NANOU

     

    OCTOBRE 2016 - me voilà de retour de cette  superbe aventure. En voilà le résumé et les photos. Patrick et le mari de Kako ont décidé de nous suivre pour profiter de l'aventure avec nous, Bernard, notre baroudeur des années précédentes leur a prété son 4x4. Nous avons donc fait la route ensembles jusqu'à tarifa.

    Mardi 04 octobre : enfin le départ, en début d’après midi. Arrivée à Villeneuve lez Avignons vers 19H.

    Le RV avec l’organisation était fixé le mercredi matin à 7H30 ; accueil, remise de nos gilets, présentation des organisateurs et officiels, brieffing sur le déroulement des prochains jours, visite médicale, vérification des documents administratifs (passeports, cartes grises, etc...) contrôle technique et stickage du véhicule, remise de la balise Sarsat, pose de l’Unik (genre de Térratrip qui nous suivait par satellite et comptabilisait notre kilométrage), remise des dons au Resto du Cœur bébés (encore plus de dons que les années précédentes). Gros moment d’émotion lorsque l’on a chanté la chanson des resto tous ensembles. Après le discours officiel du Maire, le départ a été donné à 13H30.

    Après s’être quelque peu perdues pour sortir de Villeneuve, enfin nous nous retrouvons sur la bonne route direction l’Espagne. A la station service dans la banlieue de Barcelone,  nous avons loupé le selfie de notre vie : en effet, un beau gosse se gare derrière nous avec un Porsche Cayenne, et au moment de payer la caissière demande de faire une photo avec lui ; vu notre mine étonnée le pompiste nous dit qu’il s’agit d’un joueur de foot. Il ressort en même temps que nous, on échange des sourires et chacun repart de son côté. Le soir, arrivée à Péniscola chez mon amie Gisou, cette dernière nous dit qu’il devait s’agir de Gérard Piqué, et en effet c’était bien lui !!!! Domaaaaaage !!! (célèbre footballeur du FC Barcelonne et compagnon de Shakira)

    Nous avons repris la route tôt le matin sous les orages direction Tarifa, où nous sommes arrivées vers 19H. Installation à l’hôtel et petit repas bien mérité sur le port. Le RV du lendemain était  fixé à 7H30 au  port pour prendre le bateau. Embarquement un peu long avant d’avoir embarqué tous les véhicules, bonne traversée, mer d’huile ; débarquement à Tanger vers 10H30, formalités de passage sans problèmes, sortie du port vers 12H et direction Meknès pour le RV à 16H, départ de la 1ere spéciale. Nos hommes partent eux vers Fez pour aller faire découvrir à Sylvain les tanneries.

     Au grand étonnement de Kako, découverte de la conduite très spéciale des marocains ! C’est bien pire qu’à Paris disait-elle !  1ere station service : cette fois nous n’avons pas rencontré une star mais un charognard.... qui fût la star !  

     

     

     

     

    Retour des contrôles : 

    Rangement :

     

    La chanson : 

     

     

    La photo : 

     

    Le départ : 

     

     

     

    Nous sommes arrivées à Meknès vers 17 H,  après avoir fait un super demi tour sur l'autoroute en étant protégées par la garde royale.  Nous avions loupé la sortie et au péage suivant, j'ai demandé... au Maroc tout est possible !! Dans la banlieue de Meknès avons découvert un super hôtel (l'hotel Dalia)  avec des jardins splendides.  Le soir autour de la piscine, présentation de toutes les équipes, officiels, médecins, mécanos, médias, etc. et consignes pour les jours à venir. Pôt de bienvenue puis repas. Après le repas nous sommes allées vérifier nos niveaux et ensuite repos bien mérité.

     

    Etape 1 : départ 7 H

    Tout au long de ces 360 kms de liaison de Meknès jusqu’aux environs d’Erfoud Kako a  découvert ces paysages à couper le souffle. Nous avons roulé avec Emeline et Sylvie, elles  étaient venues à Minzac faire la « formation » avec nous. En passant à Midelt, nous nous arrêtons à Timnay boire un thé, mais malheureusement Youssef n'est pas là,  je leur dit que Patrick doit venir dormir ce soir. Les filles sont ravies de découvrir une vraie auberge typique, car l'hôtel hier soir est beau mais c'est vraiment le truc à touristes où même le repas est un mix franco-marocain sous forme de buffet et c'est carrément pas bon.

    Plus nous approchions du lieu de départ de la 1ere spéciale, plus les papillons dans le ventre s’agitaient !!  Drôle de sensation que de se retrouver « au pied du mur ».....

    Le départ est sur un grand parking que je connais bien, on s'y arrête presque chaque année, il surplombe la vallée du Ziz et c'est grandiose.

    On récupère notre road book.......  comment ça fonctionne ??  va falloir dompter les pictos, les PK, les CP, les ° au cap........   faut pas perdre la boussole. Déjà Kako a du mal à se familiariser avec, nous décidons donc qu’elle prendra le volant et moi la boussole......

    « Vos casques sont attachées ?, vos ceintures bouclées ?, vous avez mangé ?, vous avez de l’eau ?, vous êtes prêtes ? » 5,4,3,2,1, c’est parti !!!!

    Et nous voilà donc parties,  1 véhicule par minute, et nous prenons notre 1ere piste sans savoir vers où nous allons, pour notre 1er bivouac.

    Après quelques kms ça se passe pas trop mal, on prend confiance en nous et on s'arrête pour dégonfler un peu nos pneus car nous sommes maintenant uniquement sur piste... Nous avons un peu de mal, on dégonfle un peu au pif car le mano semble incertain... Au bout de quelques kms je  vois un mur s’élever lentement à l’horizon, et là je sais que c’est la tempête qui arrive. Je ne dis rien pour ne pas effrayer Kako. On reprend un petit bout de route goudronnée avant d’entrer dans une superbe palmeraie. Et là, alors que nous roulions à – de 60 kms H puisque nous avions les pneus dégonflés, 2 gendarmes nous arrêtent en nous disant que nous étions à 67 kms/H. Après avoir parlementé un peu avec nos jolis sourires, ils nous annoncent 300 dh (un peu moins de 30 €), puis encore après discussion, ils nous rendent 100 dh en disant d’aller boire un café entre nous !!!

    En conclusion nous nous sommes bien faîtes avoir....

    En sortant de la palmeraie, sous la pluie, sous l’orage, dans la tempête de sable, nous cherchons notre piste ; plusieurs véhicules sont là, bloqués, on ne comprend pas pourquoi. Nous, toujours confiantes on s’engage sur la bonne piste mais au bout de quelques mètres, un véhicule de l’organisation nous stoppe nous disant que l’étape est neutralisée, que l’on va rentrer en convoi au bivouac. En effet il reste encore environ une trentaine de véhicules et ils ne veulent pas prendre le risque dans la tempête.

    Nous rejoignons donc le bivouac sous des trombes d’eau et sous un vent violent ; la rencontre qui était organisée avec les femmes du village pour nous montrer la fabrication de paniers a été annulée aussi, les tentes et les paniers se sont envolés.

     Nous décidons de pas monter la tente et de dormir dans le 4x4. J’ai trop peur que la tempête ne redouble de force dans la nuit....  Finalement les éléments se calment tard dans la nuit, nous dormons d’un œil et nous nous demandons ce que nous sommes venues faire dans cette galère ; c’est un peu le soir des désillusions ....... mais ça reste un bon souvenir quand même. 

     

    Etape 2.

    Réveil tôt sous le soleil qui pointe son nez, il fait frais, petit déjeuner dans le 4x4, la tempête est finie, la journée s’annonce meilleure que la veille et le moral remonte. Nous dégonflons nos pneus, nous avons un soucis de mano, Emeline et Sylvie viennent à notre secours ainsi qu'un autre équipage.

    Au brieffing le directeur sportif nous annonce que le début d’étape est très « mou » et qu’une petite partie du début d’étape est annulée ; les pisteurs qui partent 3 H avant nous, leur ont signalé 2 ou 3 endroits que l’on ne peut pas emprunter, les oueds étant trop hauts. Mais notre nouveau chemin à emprunter sera balisé.  En effet le début d’étape est bien humide et boueux.

    Ensuite nous « jardinons » pas mal dans une palmeraie entre les canaux d’irrigation mais nous trouvons le bon cap et on s’en sort. On apprivoise le road book et on prend confiance en nous.

    Toujours des paysages superbes, une grande montée caillouteuse nous a inquiété un peu mais c’est passé et on a eu la récompense au sommet avec une vue somptueuse.

    La grimpette : 

    Cette spéciale de 92 kms environ ne nous a pas posé de problème. Par contre physiquement c’est dur, pour la conductrice pour  tenir le volant sur les pistes et rester concentrée, et pour la navigatrice, il faut descendre du 4x4 maintes et maintes fois pour prendre le cap ; et remonter dans un 4x4 qui est haut quand on a des petites jambes, aïe aïe aïe !!

    Le parcours de liaison nous ramène en direction d'Erfoud, et je reconnais la route qui passe devant l'auberge de Saïd. Je le dis à Kako en lui disant que nous allons nous arrêter lui  faire une bise. A quelques centaines de mètres de chez lui , je vois au loin un 4x4 au bord de la route, mais.... ce sont nos hommes qui sont déjà là !! en effet ils ont réussi à savoir que l'on descendait ici dès la 1ere étape et sont là depuis une heure. Ca fait plaisir, nous leur racontons nos 1eres aventures et du coup Saïd fait 2 repas de plus et nous mangeons ensembles.

    Kako est agréablement surprise par l'auberge et par l'accueil et la gentillesse de Saïd. 

    Nous ne nous attardons quand même pas car  la rencontre du jour a lieu dans une palmeraie à Erfoud, à côté du camping Carla où nous avons dormi l'an passé, ou l'année d'avant je ne sais plus.  Les femmes nous expliquent la fabrication du jus de dattes (très sucré, à mettre dans le thé ou les pâtisseries). Chacune d’entre nous repartira avec un petit flacon de jus gentiment offert. Notre hôtel Xaluca est magnifique, coté jardins un vrai labyrinthe pour retrouver notre chambre, repas vers 20H, un peu de connexion qui nous a permis de  donner des nouvelles en soirée, puis dodo bien mérité. 

     

     

    La vue au sommet de la grimpette : 

     

     

     

    Etape 3 : 

    Etape courte car l’après midi il y a l’action solidaire à l’école de Merzanne (village de Saïd).

    Le départ nous est donné par Mariloup Wolfe, actrice et réalisatrice Canadienne, qui est parmi nous depuis la veille au soir. Nous disons que cela va nous porter chance..... on ne pensait pas si bien dire.....

    Après environ 15 kms de piste, nous voyons une dizaine de 4x4 arrêtés, cherchant le cap. Plusieurs se dirigent dans une direction, mais pour moi, ce n’est pas la bonne, je pense qu’il faut partir un peu plus sur la gauche ; je fais vérifier le cap à Kako qui pense comme moi.  Donc on y va, les filles nous disent « mais il n’y a aucune trace »....  tant pis on y va, on se fait confiance.

    Et Oh surprise, après être passées entre 2 « montagnes » caillouteuses nous apercevons un flag (contrôle de passage) et le contrôleur nous dit avec un beau sourire « vous êtes les 1eres ! »

    Trop contentes !! nous continuons notre chemin, personne ne nous a suivi et au bout de quelques kms nous voyons pas mal de 4x4 en parallèle sur notre droite, ils finissent par nous rejoindre mais eux..... ils ont tous loupé le CP !!

    Le reste de l’étape se poursuit entre plaines sableuses, plaines rocailleuses, palmeraies, des paysages où on en prend plein les yeux. Même moi qui connait bien cette région je ne suis jamais passée par là.

    Nous passons l’arrivée vers 11 H, nous passons à Erfoud faire du change à une banque et acheter du pain ; nous pique niquons sous un arbre à la sortie d’Erfoud en compagnie d’un autre équipage.

    Nous nous dirigeons vers l’école en passant à côté de l’auberge de Saïd. Ce dernier nous attend avec des boissons fraiches, nos hommes sont là aussi et ils nous disent qu’ils nous rejoignent à l’école.

    Nous déposons en 1er les dons apportés ; (vêtements, matériel scolaire, matériel informatique) pour notre part nous avions 2 PC complets avec écrans, claviers, souris, haut parleurs. C’est l’association Cœur de Gazelle qui se charge de répartir tout cela entre les écoles et vers les nomades qui en ont le plus besoin. Au total il y a eu 10 PC ce qui va leur permettre de faire une salle informatique à l’école.

    Nous avons aussi remis les jouets de l’école de Soussan ; en effet nous avions pris ces jouets qui devaient à l’origine être amenés par un équipage qui n’a pas pu partir.

    Après avoir revêtu nos tenues hyper sexy, comme  disent les canadiennes : nous allons peinturlurer l’école. La fourmilière s’est mise au travail, 122 gazelles, une vingtaine d’organisateurs et officiels qui ont mis la main à la peinture, le boulot a vite avancé et l’école a vite changé de look sous les yeux des enfants ravis.  Beaucoup de couleurs mais ce sont ces derniers qui ont choisi (les enfants marocains adorent la couleur). Une autre équipe a planté des arbres devant l’école.

    Je vais voir Patrick qui est à l’extérieur de l’école et il me dit « tu as vu Sylvain ? » non.... et il me montre un berbère.... trop fort !!! Saïd lui a donné une djellaba et un chèche.... plus vrai que nature !! Même Kako ne l’avait pas reconnu ; et Mohamed (responsable marocain du Cap) l’a pris pour un gars du village voisin !!

    Petit incident entre Patrick et le directeur de course qui demande qu’ils ne suivent plus le raid, ils ont peur que l’on communique, qu’ils nous disent où sont les CP et surtout que ce soit mal perçu par les filles. L’avenir nous dira que les filles, au contraire ont été beaucoup amusées par leur présence et ont trouvé ça super. Patrick lui promet qu’il ne les reverra qu’à Zagora.

    Nous avons terminé par afficher les dessins des enfants de l’école de Soussan ; d’autres équipages avaient aussi des dessins de leurs enfants ou des écoles de leur village.

    Au retour, nouvel arrêt à l’auberge de Saïd pour boire un thé en compagnie de Sylvie et Emeline ; j’ai la surprise de voir arriver un chauffeur de camion du raid qu’il me semble connaître.... en effet c’est un jeune d’Ouzina, le village de mes 2 petits jumeaux de mon auberge du désert, il y vient le soir jouer du tam tam, lui savait très bien qui j’étais.  Mohamed et Jérome s’arrêtent aussi à l’auberge, ils constatent que c’est vrai, que nous connaissons du monde ici. Puis nous partons pour l’auberge Yasmina, au cœur des dunes de Merzouga, là où nous avions dormi en avril.

    Après le repas, résultat d’étape affiché et nous n’en croyons pas nos yeux : 2eme de l’étape, 1eres du général !!!  youpiiiiii   !!   mais on sait que ça ne va surement pas durer......

     Ce soir pas de chambre mais des tentes berbères. Confort spartiate mais on a bien dormi. Par contre pas de connexion pour donner des nouvelles. Demain étape tant redoutée des dunes.

     

     

     

     

     

     

     

    Etape 4 : Les dunes

    Notre position en tête du général nous joue un bien mauvais tour ce matin, nous partons en 1ere position. Il est 7 h du matin, le départ est juste à côté de l’hôtel, au pied des dunes.

    Le soleil se lève face à nous, nous dégonflons un peu plus les roues et je commence à chercher le cap indiqué. Avec le soleil en face, je ne vois rien dans le compas, les journalistes me mitraillent, le directeur de course me demande ce que je vois ..... à part un rayon vert je ne vois pas grand-chose.

    Mais il faut partir, face aux dunes, cap  124 sur 2,7 km à vol d’oiseau pour trouver le 1er CP ...... avec ça on est bien avancées.....

    Etant 1eres bien entendu aucunes traces...  tant bien que mal on passe, je descends souvent pour  guider Kako, ayant un peu l’expérience de savoir comment passe Patrick lors de nos précédents voyages. Prendre la dune toujours de face, doser pour s’arrêter en haut juste avant de faire la bascule, etc etc....  ça se passe bien mais Kako me dit plusieurs fois qu’elle ne va pas où elle veut, le volant tourne tout seul. Nous voyons peu de 4x4 arriver.... pas mal doivent être déjà tanqués....

    Ali (le  jeune que nous avions rencontré au mois d’avril) essaie de nous guider avec sa mobylette et nous donne des conseils. Je lui dit de ne pas trop rester avec nous par peur de nous faire sanctionner pour aide ; beaucoup de véhicules de l’organisation sont là à observer.

    Enfin on aperçoit un flag au loin, on cherche le meilleur chemin pour y aller ; enfin on y arrive à 9H10. Au somment on trouve Cécile (organisatrice) et Marylou, trois 4x4 sont déjà là aussi. On souffle un peu, on fait des photos et faut repartir, cette fois cap de 196° sur 1,300 km à vol d’oiseau. Ce cap nous amène au cœur des dunes, il commence à faire très chaud, il y a des filles tanquées partout ! jusqu’au moment où c’est notre tour !! et en bien mauvaise posture, nous sommes au sommet d’une dune, en dévers et le 4x4 menace de basculer à tout moment. Je sais qu’il ne faut pas essayer d’avancer mais reculer, mais à chaque fois que Kako essaie de reculer un peu, le 4x4 bascule un peu plus. Nous avons peur et après réflexion nous décidons de faire appel à l’assistance, sachant que cela va nous coûter cher (100 points de pénalité) et donc perdre notre 1ere place. Mais nous préférons jouer la prudence et ne pas abimer le 4x4, et surtout pouvoir finir le raid. Un journaliste arrive et prend des photos sous toutes les coutures, nous rassure ; puis c’est au tour du drone de venir roder au-dessus de nous alors que Kako craque et est en larmes. Je fais donc appel à l’assistance qui arrive sous peu, notre sauveur nous donne les conseils, on désensable un max, et il explique à Kako comment faire (ils n’ont pas le droit de monter dans nos véhicules). C’est un peu laborieux mais oufff, enfin le 4x4 descend droit. Le gars nous dit que nous aurions pu nous en sortir toutes seules mais qu’il comprend qu’on l’ai appelé, c’était quand même limite.... Kako reprend ses esprits et nous repartons mais c’est difficile, elle est limite de craquer. Au détour d’une dune nous aidons un autre équipage qui est bien ensablé, on gratte, on met les plaques de désensablage, un autre équipage arrive à la rescousse et en poussant on arrive à les sortir. Elles nous diront que nous avons été le rayon de soleil de leur journée.

    Kako a de plus en plus de mal, je lui propose de prendre le volant, ce qu’elle accepte avec plaisir. Je mentirai si je disais que je suis confiante....  elle marche beaucoup à côté, essaie de me guider aussi, m’arrête net dans un élan ayant peur que le 4x4 ne reparte en dévers ; je descends et là non, cette fois je sais que ça ne risque rien et que je peux y aller. Je ne sais plus si c’est l’arrivée au 3eme ou 4eme CP qui est très problématique, cinq 4x4 sont ensablés à quelques mètres du flag,  je tente un autre passage, 2 fois, 3 fois, on met le différentiel et miracle ça passe !! oufff.

    Mais je commence à en avoir « plein le dos », il est bientôt midi et je sais qu’il faut sortir de là au plus tôt, car passé 14 H le sable est trop mou et ce sera une vraie galère. Le dernier cap nous amène vers l’oued, et là je sais que c’est gagné, dès que l’on sera dans l’oued, plus de dunes, que de la piste sablonneuse. De nouveau un jeune en mobylette nous montre le meilleur chemin à prendre et enfin nous voyons le flag de l’arrivée de cette étape de dune, il est 13H39, ouf il était temps !

    Nous reprenons nos esprits et décidons de manger un peu. Le matin nous avions récupéré des œufs durs au petit déjeuner, Kako a bien rangé les siens, moi j’en avais mis un dans la poche de mon gilet et...l’ai oublié. Lorsque je le sort de ma poche, c’est déjà un œuf mimosa !!!  Ludo, notre journaliste préféré s’en donne à cœur joie, il nous mitraille et c’est là que nous verrons au retour, que l’on avait quand même sale mine....

    Notre pose est de courte durée car l’étape n’est pas finie et nous voulons arriver au dernier CP avant l’heure de fermeture. Nous venons de faire 6 H de dunes et on a encore 3 H de pistes. Nous suivons la piste dans l’oued qui contourne l’Erg Cherbi (je le connais bien, on y passe presque tous les ans) ; c’est très sablonneux mais on avance bien. Pas loin du village en ruine de Merdani, à la sortie  d’un virage nous trouvons un équipage qui saute en l’air de joie en nous voyant arriver ; les 2 filles sont là depuis un bon moment et se croyaient complétement perdues. On leur explique par rapport à la carte où nous nous trouvons et leur proposons de nous suivre. La fin d’étape se passe sans problème mais dans un univers minéral noir, très accidenté et cassant, l’arrivée est la bienvenue. Nous sommes cassées.

    La rencontre du jour a lieu au village de Khamilia (près de Merzouga), le village des Gnawa (hommes noirs) ; Fred de cœur de Gazelle nous accueille en nous félicitant, nous lui tombons dans les bras, en pleurs , fières de nous de «l’avoir fait ». Les femmes nous expliquent comment cuisiner une tajine, 4 sont prêtes à être dégustées (un régal) ; dehors des jeunes femmes nous proposent de nous faire un tatouage au henné. Nous repartons toutes avec une tajine en cadeau et de jolis tatouages.

     

    Nous regagnons Erfoud et notre hôtel "Salam". Je remarque devant l’hotel un mécano du raid que je n’avais pas encore vu, et je dis à Kako qu’il me semble que c’est le frêre d’Ali (notre mécano sauveur de Zagora). Nos regards se croisent, il vient nous voir et en effet c’est bien lui, il m’avait reconnue. Je me dis que si nous avons des soucis je saurai au moins à qui m’adresser, c’est rassurant. Ce soir nous ne ferons pas de vieux os, d’autant plus qu’il n’y a pas de connexion correcte pour donner des nouvelles. Nous nous endormons fières de nous, d’avoir su puiser au fond de nous les ressources pour vaincre ces sacrées dunes !!

     

     

     

     

     

    Jamais je ne me serai cru capable de pouvoir conduire dans les dunes ! trop fière de moi !!

     

     

     

     

    Etape 5 : Etape marathon

    Nous avons bien dormi, on en avait besoin. Ce matin au brieffing nous avons eu les félicitations de Jérome (notre responsable des équipages) j’ai adoré son discours !!

     
    Malheureusement notre étape d’hier nous a fait dégringoler au classement et nous nous retrouvons 40eme !!  mais nous ne regrettons rien, le véhicule est entier.

    Nous partons aujourd’hui pour une étape marathon, c’est-à-dire sur 2 jours, en autonomie complète avec bivouac dans le désert, donc il ne  faut pas avoir de panne aujourd’hui car pas d’assistance.

    Alors que nous sommes dans la file d’attente du départ, un journaliste du raid vient nous voir en nous disant de ne pas s’inquiéter, qu’ils vont nous suivre une partie de la matinée car ils ont reçu un message à la "com" comme quoi on ne voit pas beaucoup de photos de nous, donc ils vont en faire ; certainement une demande d’un de nos sponsor nous dit-il. Nous sommes étonnées, qui a bien pu envoyer ce msg ? nous apprendrons au retour que c’est Sébastien (mon fils ) qui a envoyé le message !!  Et ils nous ont poursuivis et mitraillé toute la matinée !



     

    Une belle étape qui passe encore dans des paysages sublimes, tantôt des zones de dunettes (que l’on passe aisément, maintenant les dunes n’ont plus de secret pour nous !!), tantôt des étendues à perte de vue sur des grands plateaux, des petits villages, des palmeraies, on ne s’en lasse pas.

    En milieu de mâtiné, on arrive à un point du road book qui nous pose problème. Il faut traverser un oued asséché, le picto nous dit qu’il y a un cairn (tas de pierre avec peinture bleue) juste après l’oued à droite et de prendre la piste en face. A ce point il y a au moins une quinzaine d’équipages qui cherchent..... pas de cairn, pas de piste en face au bon cap.  Après discussions entre nous et plusieurs essais infructueux de pas mal d’équipages, (par contre d’autres attendent sans bouger que quelqu’un trouve la bonne piste, donc forcément ces équipages là n’ont pas de km en plus donc pas de pénalités.... c’est pas sport du tout !)  Nous décidons de tenter une piste légèrement à droite, je regarde aux jumelles et miracle je vois un cairn bleu assez loin, on y fonce ..... quand soudain notre cairn bouge et se lève !! c’était un berbère accroupi qui surveillait son troupeau de chèvres !!!  A ce moment là Jérome (responsable équipage) nous rejoint, nous lui racontons notre aventure et nous nous payons une bonne tranche de rigolade ; il nous fait comprendre que nous ne sommes pas dans la bonne direction mais que le cairn, lui, est bien en place. Nous rebroussons chemin, racontons aux filles notre mésaventure et je suis persuadée que nous sommes dans le bon oued mais pas au bon passage, que l’on a dû louper un passage un peu avant celui-ci. Nous décidons de revenir sur nos pas en observant bien, quitte à revenir jusqu’au précédent CP, faut bien faire quelque chose ! Au bout de quelques kms nous ne trouvons rien sauf Fred de Cœur de Gazelle en face de nous. Il nous demande où nous allons, nous lui expliquons, et il nous dit de ne pas revenir au dernier CP, que c’est trop  loin. Nous comprenons donc que ce n’est pas par là non plus. Nous revenons au point de départ de l’oued, des filles ont essayé aussi d’autres pistes, en vain. Finalement nous décidons à plusieurs de partir sur une piste qui monte et inchallah ! le problème c’est que l’on n’a plus aucun repère sur le road book puisque nous ne savons pas où nous nous trouvons. Finalement au bout de 3 ou 4 kms nous retombons à un point qui colle bien à un picto du road book, nous remettons l'Unik  à 0 et c’est bon, le picto d’après correspond aussi pile poil ! Nous apprendrons le soir que le passage de cet oued était bien comme je le pensais, pas où nous cherchions mais un peu au dessus d'où nous étions, pas avant. Cette possibilité ne m' a jamais effleuré l’esprit, dommage car nous avons fait des kms en plus, donc pénalités.... Nous arrivons au bivouac le soir, dans un endroit que je connais parfaitement, je sais que nous sommes à environ 15 kms de « mon » auberge de mes petits berbères à Ouzina ; je suis triste car je n’ai aucun moyen de les joindre, aucun réseau dans le coin. Etre si près et ne pas pouvoir se voir est vraiment trés dur pour moi.

    Nous installons nos tentes avec Sylvie et Emeline et nous préparons pour la soirée. Il fait très bon, plus de 20°, le coucher de soleil est somptueux. Nous finirons la soirée avec 3 équipages voisins autour d’un feu de camp pour une chamallow partie ; laborieusement nous avons aussi réussi à faire partir dans les airs 2 lanternes chinoises, enfin la seconde plutôt en tonneaux entre les acacias et nous avons eu bien peur de mettre le feu au désert !! C’est notre dernière nuit en étape, demain c’est la dernière avec arrivée à Zagora.

     

     

     

     

     

     

     

     

                                                                                                   Etape 6 

    Lever de soleil ce matin  aussi  somptueux qu'au coucher, dernière journée de raid. Je suis toujours aussi triste de quitter cet endroit sans avoir vu mes petits berbères, je ne peux retenir mes larmes.... Kako m'encourage à me ressaisir, Cécile (responsable des équipages) me demande ce qu'il m'arrive, je lui explique et elle me dit qu'elle comprend.....

    Nous partons direction Zagora, et très vite nous avons une étendue de sable à traverser, avec une belle descente pour rattraper une piste plus bas. Devant nous déjà 3 ou 4 véhicules sont ensablés. Nous sommes étonnées que le sable soit si mou à cette heure ci. Je vais voir à pied pour trouver un passage pas « labouré », j’indique à Kako où passer, qu' en laissant descendre doucement,  ça va passer tout seul, et cela sous l’œil amusé du frêre d’Ali. Elle me fait confiance (c’est le maitre mot sur ce raid, se faire confiance !! ) et en effet ça passe nickel.

    Nous rattrapons plus loin la piste que je connais bien, celle que nous empruntons tous les ans pour rejoindre Zagora, sauf qu’à mi chemin on doit prendre un autre cap qui, nous le saurons plus tard, nous fait emprunter une spéciale de « l’Aïcha des Gazelle », plus ou moins en hors piste.  Des pistes assez caillouteuses mais roulantes.

    Nous allons droit sur Tissemoumine et au bout d’un grand plateau, nous voyons une fôret de flags et beaucoup de véhicules.....mais...c’est l’arrivée !!!!  

    Nous passons la ligne d’arrivée sous les applaudissements des filles qui sont déjà arrivées, des organisateurs, des officiels, au son des tams tam, des petits gâteaux et des rafraichissements nous attendent ; les journalistes nous mitraillent, on a presque du mal à réaliser que le raid est fini, que l’on a réussi, sans rien casser, pas une crevaison, et pas un CP de loupé !! Nous avons fait une sacrée équipe toutes les 2, je ne regrette pas d'avoir choisi Corinne pour partir avec moi, ces jours passés ensembles et cette réussite me donnent raison.  Nous attendons que Sylvie et Emeline arrivent, et puis nous reprenons la piste vers Zagora, nous sommes encore à environ 50 kms. Nos hommes nous téléphonent pour nous prévenir qu’ils sont au garage chez Ali, nous avions prévu d’y aller faire faire une révision avant de revenir. Avant nous passons à l’hôtel "Reda"  à Zagora pour déposer notre matériel de navigation et la balise Sarsat. Hôtel qui "en jette" mais qui s'avèrera en assez mauvais état..... On réserve une 2eme chambre.

    A ma grande surprise je trouve Ali dans le parking de l’hôtel, il me félicite et je me trouve nez à nez aussi avec le patron du « Dromadaire gourmand », notre restaurant préféré de Zagora. Les organisateurs sont surpris et finissent par me dire « mais tu connais tout le monde au Maroc » !! Du coup je leur dis que ce soir nous irons manger au Dromadaire gourmand, pas grave si nos repas sont déjàpayés sur le raid.

    Nous retrouvons nos hommes au garage, ils sont fiers de nous !!

    Révision de notre véhicule et de celui de Sylvie, nickel, rien n’a souffert. Nous allons faire un peu de shopping, Kako a encore des choses à acheter. Nous allons à « la mer de sable », notre magasin habituel aussi, c’est plus facile de marchander quand on y va souvent, nous devenons des clients « fidèles » et Patrick est assez fort à ce jeu là, Kako et Sylvain repartiront ravis des bonnes affaires réalisées.

     

     

     

      Le lendemain matin, nous devons reprendre la route pour rejoindre Marrakech, nous avons environ 8H de route. Cette fois ce sont les hommes qui ont pris le volant. Ca fait du bien de se reposer un peu.

    La route du col du Tichka est presque finie, elle est large maintenant, je trouve que ça casse le charme...  Tout au long de la route nous rencontrons comme d'habitude des équipages pittoresques

     

    Nous arrivons à Marrakech vers 17H, l’hôtel " El Dorador" est dans la palmeraie, du grand luxe !! A peine le temps de prendre une douche et de se changer et il faut partir à la villa Jana, lieu de la remise des prix, aussi dans la palmeraie. Mon dieu que cette palmeraie est pitoyable par rapport à celles du Sud !  Nous y allons en taxi.  Accueil, petits fours, bulles, puis installation dans un anphi théâtre, danses et chants traditionnels, cracheurs de feu etc  puis c’est la remise des prix. Nous sommes 36eme sur 62 ; si nous n’avions pas fait appel à l’assistance dans les dunes, nous serions 16eme mais nous ne regrettons rien.

    Le repas a lieu dehors, sous forme de buffet, c’est très moyen, on s’attendait à mieux et en plus il fait froid. Nous ne nous attardons pas. Demain faut reprendre la route.

     

     

     Nous avons eu 2 jours de remontée, heureusement que nos hommes étaient là pour conduire car, autant nous n’avons ressenti aucune fatigue pendant le raid  autant une fois la pression redescendue, nous étions HS !!

    Voilà la fin de cette superbe aventure, encore un immense merci à tous ceux qui d’une façon ou d’une autre nous ont fait confiance et nous ont aidé, sans vous tous qui vous reconnaîtrez nous n’aurions pas pu partir et vivre cette belle expérience. MERCI !!!! 

    Néanmoins vivre le Maroc ainsi ne me retente pas, je préfère y aller en "touriste", où on a beaucoup plus le temps de profiter des paysages, des lieux et surtout de partager des moments plus "vrais" avec cette population si accueillante. Sur le raid pas évident de tisser des liens avec les filles inconnues, heureusement que Sylvie et Emeline étaient venues faire la "préparation" avec nous, ce qui nous a permis d'avoir déjà des liens et de partager des  super moments ensembles.

    Déjà je sais que je repartirai en avril 2017 !! 

     

     

     

      


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